LA LANTERNE MAGIQUE
Environ un quart de l’œuvre de Maurice Carême – soit treize
recueils – sera adopté par les jeunes et fera de lui le poète le plus étudié
dans les écoles de l’ensemble de la Francophonie. Ses poèmes sont également
étudiés dans le monde dans le cadre de l’étude de la langue française en
tant que langue étrangère.
"Je ne crois pas qu’un écrivain puisse écrire pour les enfants. Il
n’y a pas deux sortes de poésie, une pour les enfants et une pour les
adultes. (…) J’appelle poésie pour les enfants une poésie faite sans
aucune concession à leur âge, une poésie écrite sous la dictée de
l’inspiration, mais qui, spontanément est coulée dans un style si direct, si
frais qu’elle soit accessible aux enfants. Poésie enfantine ? Que l’on
ne s’y trompe pas ! Un poème ne
vaut que si une grande personne l’admire autant qu’un enfant. Peu importe les raisons qui commandent cette admiration. Les beaux vers sont riches de tant de
possibilités."
Maurice Carême
Je me croirais dans le poème tellement il le
raconte bien (Simon, 5ème année) – Je
me crois dans la peau du poète. Je pense qu’il doit imaginer de belles
phrases, paroles. J’aimerais que l’on se parle plus souvent entre nous comme
dans ce poème. Moi aussi je pense à plein de choses, mais je ne sais pas
comment les dire… (Valentin, 5ème année) – On dirait que c’est un enfant qui raconte cela. Cette poésie me fait
penser aux matins brumeux où l’on ne voit presque rien. Si par chance, vous
lisez ou écoutez cette poésie, vous entendrez tout de suite la « chanson »
du texte, la mélodie qui sort de ce texte (Antoine, 6ème année)
– J’ai trouvé cette poésie très
belle. C’était comme une lettre d’amour (Fabrice, 5ème année) – Nous
avons choisi ce poème car il est subtil. Il faut chercher, réfléchir avant de
vraiment comprendre le message qu’il cache. Les vers sont aussi beaux que le
coucher de soleil et aussi sages qu’une colombe de la paix… Ah ! si
nous pouvions comme le poète laver notre âme de tout ce que nous regrettons et que nous voudrions effacer (4
élèves de 6ème année)
Textes envoyés par des enfants
de l’enseignement primaire lors du Concours du poème préféré de Maurice
Carême en 1999-2000
(…) Maurice Carême avait le don de la poésie,
mais plus encore il savait jouer avec les mots pour leur donner une expression
différente, une expression qui met ses poèmes en valeur. La simplicité de ses
poèmes et la beauté sont comparables à la vie, mais les poèmes font plus
encore, c’est la vie en couleur.
Fabienne Hanique, 9 ans,
Saint-Venant, 7 mars 1978
Depuis une bonne trentaine d’années, le nom de Maurice Carême domine le paysage poétique scolaire français. Les références de l’école
primaire se modifient lentement : dans les vingt dernières années,
Maurice Carême et Robert Desnos ont rejoint durablement La Fontaine, Victor
Hugo, Verlaine, Paul Fort et Apollinaire
Pierre Ceysson in Etude
d’une production littéraire – La poésie pour l’enfance et la jeunesse en
France de 1970 à 1995 (Septentrion, Presses universitaires, Lille, 1996)
On aurait tort de ne voir dans
Maurice Carême qu’un poète s’adressant à un public enfantin, et
d’autant plus que ses œuvres réservées aux adultes sont parmi ses œuvres
majeures (…) Cette poésie, c’est l’évidence. Tant pis pour les tenants
de l’obscurité : cette clarté si française, c’est justement celle de
la poésie aimée et lue (…) fondamentalement, les enfants aiment cette poésie
parce qu’ils y rencontrent un homme qui a su garder en lui l’esprit
d’enfance (…)
Jacques Charpentreau in Maurice
Carême ou la clarté profonde (1992)
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