MAURICE CARÊME
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MER DU NORD

SEJOURS A COXYDE : printemps et automne 1966 et 1967

A HEIST : automne 1968 et 1969

Mer du Nord
couverture du recueil MER DU NORD

 

J’habite ici au quatrième
Un confortable appartement.
C’est l’appartement de Wolvens
Où la mer naturellement,
Sur ses marines, fait des siennes.

EXTRAIT DU POÈME « RÉSIDENCE À COXYDE »

JE SAIS…

Je sais, mer du Nord, tu es là
Si grande, si nue devant moi.

Pour enlever ta robe d’aube,
Le ciel entier ne suffit pas.

Et pourtant, mer, je te prendrai,
Tu te traîneras à mes pieds.

D’un mot plus fascinant qu’un charme,
Je réveillerai tes vacarmes.

Je te donnerai la couleur,
La courbe heureuse de mon cœur.

Et tu te coucheras sans voir
Que tu tiens toute dans mes yeux

Avec mon étoile du soir
Piquée au bord de tes cheveux.

 

LE CHEVAL

Et le cheval longea ma page.
Il était seul, sans cavalier,
Mais je venais de dessiner
Une mer immense et sa plage.

Comment aurais-je pu savoir
D’où il venait, où il allait ?
Il était grand, il était noir,
Il ombrait ce que j’écrivais.

J’aurais pourtant dû deviner
Qu’il ne fallait pas l’appeler.
Il tourna lentement la tête

Et, comme s’il avait eu peur
Que je lise en son cœur de bête,
Il redevint simple blancheur.


Mer du Nord
Dessin du recueil MER DU NORD

IL EST NATUREL QUE TU PEIGNES…

Il est naturel que tu peignes
Cette mer comme tu la vois.
Wolvens, dès l’instant qu’il s’y baigne,
En sort empourpré comme un roi.

Tu n’auras jamais sa palette
Ni cette manière qu’il a
De changer le plus nu des mâts
En drapeau pour un ciel de fête.

Tu as vécu trop près des champs,
Vu onduler trop de froment
Pour ne pas prendre, malgré toi,

Le plus brillant des paquebots
Pour un simple coquelicot
Que balance au loin le noroît.

MER DU NORD

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