MAURICE
CARÊME
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MAURICE CARÊME, TRADUCTEUR DES POETES DE FLANDRE
ANTHOLOGIE DE
LA POESIE NEERLANDAISE – Belgique 1830 – 1966
LES ETOILES DE
LA POESIE DE FLANDRE – Guido Gezelle – Karel van de Woestijne – Jan van Nijlen –
Paul van Ostayen A l’époque, j’étais étudiant en philologie, et Carême m’a demandé, non que je l’assiste, c’est un grand mot, mais que je lise avec lui les traductions de ces poèmes néerlandais. C’est là que j’ai pu voir pour la première fois à l’œuvre une chose que l’on retrouve chez les traducteurs littéraires importants : ce que l’on pourrait appeler la traduction créatrice. Maurice Carême avait le souci essentiel de produire chez les lecteurs d’une traduction le même effet que celui que pouvait avoir perçu le lecteur du poème original. Cela supposait de sa part un exercice extrêmement fin et très honnête de la liberté d’interprétation, puisque ce qui lui importait c’était de trouver les équivalences parfaites des signes poétiques qu’il avait repérés dans le texte de départ, mais en procédant parfois à des répartitions différentes, des équilibrages. Quelque chose qui était très loin de l’original était compensé un peu plus loin par quelque chose qui en était extrêmement proche et ainsi de suite. Je dois dire que sur certains poèmes, en particulier, ceux de Gezelle – pour lequel il avait une vénération extraordinaire, tout à fait compréhensible, d’ailleurs – ce travail a été merveilleux. (…) Une chose qu’il faut rappeler à propos de Carême, c’est qu’il était un styliste d’une conscience, d’une précision, d’une autorité exceptionnelles et d’autant plus éblouissantes que, justement, il ne cherchait jamais que cela se voie trop.
Jacques De Decker MELOPEE
Sous la lune glisse la longue rivière Sur la longue rivière glisse lasse la lune Sous la lune sur la longue rivière Le canot glisse vers la mer
Le long des hauts roseaux le long des prairies basses le canot glisse vers la mer le canot glisse et passe avec la glissante lune lasse vers la mer Ainsi l’homme la lune le canot glissent-ils glissants compagnons vers la mer Pourquoi la lune et l’homme glissent-ils ensemble dociles sur la rivière vers la mer
PAUL VAN OSTAYEN PREMIER LIVRE DE SCHMOLL traduction © Fondation Maurice Carême
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